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10 janvier 2020 5 10 /01 /janvier /2020 09:23
  • J’avais 14 ans lorsque j’ai découvert ce roman, émerveillée pour la richesse de son vocabulaire et de ses expressions, oh ! pensai-je, si je pouvais écrire comme cela ! hélas non !
  • Je ne souhaite pas lire d’autres romans de cet écrivain, même si je ne l’ai pas détesté, j’ai trouvé que le vocabulaire était trop précieux, souvent démodé, et requérait trop souvent l’usage du dictionnaire ! Trop de mots en fait !!
  • Voici justement quelques uns de ces mots rares : Brehaigne qui est une biche stérile, souvent cheffe de la harde, brocard autre nom pour désigner le cerf, abatture empreinte de l’animal qui s’est couché… et d’autres mots empreints d’une réelle poésie tels que feuillade, ramée, chambre de feuilles etc…
  • Peu intéressée par le thème de la chasse, à courre ou non, je n’ai lu que la fin ce qui ne m’a pas décidée à lire tout le roman, peut-être est-ce dommage…
  • Le récit de l’auteur est nuancé, en fait son regard est celui d’un témoin objectif : mise en évidence de l’esthétisme de la chasse à courre mais aussi de l’horreur de la curée et de la traque qui ne laissent aucune chance à l’animal poursuivi.
  • La complexité des chasseurs est bien vue, ceux odieux qui prennent un réel plaisir à tuer, même de jeunes faons, et ceux qui éprouvent une véritable fascination à se mesurer à un « dix cors » qu’ils ne tueront peut-être pas.
  • Cet affrontement entre êtres vivants ne serait-il pas une métaphore de la guerre à laquelle l’auteur a participé et qui l’a profondément marquée ?
  • J’ai été très impressionnée par le grand cerf, le Rouge, qui force le respect et ce roman m’est apparu comme un magnifique hymne à la nature sauvage et aux animaux qui la peuplent, magnifique passages sur le vol des oies, le premier brame, la naissance dans les chambres de feuillage…
  • Oui mais les descriptions des chasses ont fini par me lasser…

 

 

 

 

 

 

 

 

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31 mai 2019 5 31 /05 /mai /2019 10:19

 

Bien qu’ayant bénéficié depuis sa parution d’une critique dithyrambique, ce roman n’a pas fait l’unanimité au sein de notre groupe. Tant mieux, rien de tel pour stimuler nos échanges et preuve aussi que nos lectrices ne se laissent pas influencer par les avis médiatiques.

 

Comme suggère le titre, ce roman évoque les cheveux et le chiffre 3, il met en scène 3 femmes vivant dans 3 lieux différents : Smita en Inde, Sarah au Canada, Giulia en Italie. Quant aux cheveux, 2 d’entre elles les perdront pour des raisons différentes, tandis que la dernière les récupérera et sauvera ainsi son entreprise.

Laissons donc nos lectrices, comme à l’accoutumée, défendre leurs points de vue.

  • Livre court, facile et agréable à lire
  • …mais vite oublié !
  • Intéressant pour la dénonciation d’une misogynie qui n’a pas de frontière
  • Beaux portraits de femmes qui ont le courage de se révolter et de prendre leur destin en main, Smita étant la plus convaincante
  • Simple et bien écrit sur une jolie idée de tresse mais un peu trop angélique tout de même genre « le courage vient à bout de tout » ou « tout est possible » !
  • On peut trouver que l’auteur est sans nuance quand elle oublie de préciser que l’Inde pays immense est héritière d’une Constitution mise en place par Gandhi ayant donné les mêmes droits aux hommes qu’aux femmes qui n’est évidemment pas respectée partout, il ne faut donc pas généraliser !
  • On peut regretter qu’un doute subsiste quant à une issue favorable pour Smita tant la foi pour sa religion semble lui laisser peu d’énergie pour aller jusqu’au bout de son projet.
  • Sarah me paraît une image très caricaturée à la fois de la femme qui réussit dans son travail et pour qui rien d’autre n’existe et de la malade du cancer qui veut à tout prix cacher cette honteuse et trop longue maladie.
  • Au contraire, pour moi c’est ma préférée car elle parvient à cause de ou grâce à sa maladie à se reconstruire.
  • Personnage intéressant aussi que Giulia qui parvient à s’affranchir des diktats familiaux, sauver l’entreprise de son père décédé et les emplois des ouvrières qui en dépendent.
  • Dommage que ce soit aux dépens du sacrifice « religieux » des cheveux de pauvres femmes indiennes pour le confort et le bienêtre de celles qui auront les moyens de les acquérir !

 

Bref qu’on ait aimé ou pas, on a toutes trouvé à dire sur ce roman de femmes typique de notre époque.

 

Prochaine réunion et dernière avant l’été

Mardi 25 juin

à 15 h

Chez Claudine M.

Avec

L’Art de perdre d’Alice Zeniter

 

Pour l’été   Vernon Subutex de Virginie Despentes

 

Réfléchissez à vos propositions de lectures prochaines

Lecture suggérée pour la prochaine saison :

L’amas ardent de Yamen Manaï

 

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20 mars 2019 3 20 /03 /mars /2019 14:26

Ce mois-ci honneur à l’éminent écrivain Philip Roth, dont la mort récente nous a attristées, mais qui survit grâce à sa belle et foisonnante littérature. 
Nous avons donc choisi sa célèbre trilogie nous répartissant la lecture de : 
Tome 1 Pastorale Américaine
Tome 2 J’ai épousé un communiste
Tome 3 La tache

Chacun des trois romans peut parfaitement se lire indépendamment des autres, toutefois les fils conducteurs communs qui les relient en assurent la continuité : 
-    Même narrateur Nathan Zuckermann écrivain qui raconte et enquête sur des personnages qu’il a connu et aimé
-    Dans les trois récits, il y a un secret bien gardé que l’on découvre peu à peu au fil du récit à grand renfort de suspense
-    Regard plein d’acuité de l’auteur qui, tout en dénonçant fermement l’apartheid, l’antisémitisme, le terrorisme, met en évidence l’absurdité de ces positions extrêmes, voies sans issue.

Comme d’habitude, voici quelques remarques cueillies au vol :
-    « pour ne pas perdre le fil du récit quelquefois alourdi par quelques longueurs, mieux vaut lire sans traîner ! »
-    « il y a certes des longueurs et des digressions mais aussi et surtout des pages extraordinaires, des fulgurances »
-    « quel talent ! Philip Roth nous plonge dans des situations très rudes mais toujours tempérées par un humour et une ironie féroces »
-    « si vous êtes puritains voire prudes, vous risquez d’être froissés par quelques scènes torrides ! » ceci dit, jamais vulgaires, elles ont fait naître chez nous un frais et savoureux fou-rire !! 
-    « des longueurs oui mais quelle énergie revigorante pour dénoncer les fausses valeurs de notre société, l’autosatisfaction, l’importance de la réussite sociale, rêve fameux de l’américain blanc, au détriment des autres habitants du pays »
-    « une belle écriture riche et dense, admirablement servie par une traduction fidèle et connaisseuse de l’œuvre et de la personnalité de l’écrivain »

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18 décembre 2018 2 18 /12 /décembre /2018 11:32

Titre qui résonne comme une claque, une semonce, un bruit de bottes, celles du Führer, entrant (chapitre 1) dans la salle où ont été convoqués vingt-quatre des plus riches et influents industriels allemands (inutile de préciser que tous ont accepté sans discuter) pour « cracher au bassinet », c’est-à-dire mettre la main à la poche afin de financer le grand projet du dictateur l’Anschluss (annexion de l’Autriche) avant de mettre à feu et à sang l’Europe entière !

Et voici, saisis au vol, quelques adjectifs utilisés pour qualifier ce livre :

Bref mais puissant, fulgurant, efficace, instructif, agréable par le style malgré les horreurs évoquées …

En effet l’ironie grinçante d’Eric Vuillard tempère l’ambiance forcément pesante par des scènes aussi burlesques qu’authentiques : la description de ces industriels d’une veulerie crasse face au régime, l’indifférence pour ne pas dire l’adhésion des responsables politiques étrangers (France, Grande Bretagne…), le spectacle d’un ridicule atteignant le superbe, digne d’une mise en scène du meilleur théâtre, de l’armée hitlérienne, la plus puissante du monde,  censée démontrer au peuple autrichien sa puissance et sa magnificence…immobilisée, enlisée dans la boue provoquant un gigantesque embouteillage aux portes du pays envahi !

 

Il faut lire ce récit précieux comme l’œuvre d’un écrivain cinéaste qui a l’art de mettre en images littéraires et ne se contente pas de décrire et dénoncer le passé, mais également pointe du doigt une réalité toujours présente de nos jours, en l’occurrence ces vieilles familles historiques qui continuent à s’enrichir sous les noms bien connus de BASF, BAYER, AGFA, OPEL, ALLIANZ, TELEFUNKEN et d’autres encore…

 

« Ils sont nos voitures, nos machines à laver, nos produits d’entretien…notre quotidien est le leur »

 

L’intérêt de lire ce livre court, dense et bien écrit n’est donc pas qu’historique.

Prochaine réunion

Mardi 22 janvier 2019

Chez Sylvette à 15 h

Avec

Les dames de Kimoto

De Sawako Ariyoshi

 

Dans le courant de l’année 2019 un roman au choix du grand Philip Roth est prévu

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16 novembre 2018 5 16 /11 /novembre /2018 15:06

 

Jorge Amado nous plonge dans un univers de violence et de perversion, parfois insoutenable, fort heureusement contrebalancé par la présence solaire de Tereza Batista, égérie de l’auteur et personnage central du roman, victime dès son plus jeune âge de sévices sexuels mais qui suscitent en elle ("me-too" avant l’heure) la force nécessaire pour se rebeller, se venger et entraîner ses compagnes d’infortune à s’unir pour retrouver leur dignité.

 

Nombreuses sont les éloges des lectrices :

« merci à Jorge Amado d’avoir mis tout son cœur et son talent à dénoncer les violences faites aux femmes »

« j’ai passé mon été avec Tereza et ce fut un bonheur »

« livre intense, juste, vrai »

« chef d’œuvre, figure d’une femme extraordinaire, symbole du Brésil »

Hélas, aujourd’hui, que penser de ce grand pays ! Tristesse et consternation que soient si vite oubliées et négligées les mises en garde des grands écrivains !

 

Tout aussi magnifique et passionnant Diadorim dont l’auteur rappelons-le a été prix Nobel de Littérature.

Un vieil homme convoque au fil des jours qui lui restent à vivre les souvenirs de sa vie de mercenaire, cruelle et violente adoucie par son amour pour Diadorim.

Quelques unes des nombreuses interventions :

« Mélange de poésie, trivialité, amour »

« Odyssée incroyable une pépite »

« Œuvre intense et émouvante d’un écrivain engagé dont les héros sont de pauvres gens, exploités par les riches propriétaires »

« Récit magnifique servi par une langue audacieuse, mélange subtil de langage oral et langue construite »

« Univers haut en couleurs à la portée universelle qui peut faire penser à l’œuvre de l’autre grand José Garcia Marques dans 100 ans de solitude »

 

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