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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 11:58

Maïté, qui nous avait conseillé ce roman de Doris Lessing, l’a relu avec beaucoup d’intérêt. On y découvre un retour sur les années 60/70 et la transformation de la société anglaise dépeinte autour d’une famille dont les personnages principaux sont Julia (la grand-mère), Frances (la mère), Johnny (le père), les enfants et les nombreux amis de ces derniers qui squattent la maison. Elle y voit un bon rendu du tableau politique de cette période durant laquelle le parti communiste a le vent en poupe. Le passage sur l’Afrique qui constitue la seconde partie de roman brosse un tableau de la décolonisation dans les pays africains en général. L’auteur, ayant elle-même vécu en Rhodésie, appréhende avec intelligence les problèmes de la corruption qui en découle.

 

Claudine M. n’a pas terminé le roman, mais y a vu une sorte d’auberge espagnole ouverte à tous les vents en faisant référence aux copains des enfants qui investissent la maison de Frances. Elle considère Julia, la grand-mère, comme un beau personnage, mais trouve le personnage de Johnny particulièrement odieux, notamment lors de la parution du livre de son fils, Colin, qu’il dénigre sans vergogne. La seule excuse que l’on puisse trouver à ce personnage ainsi qu’il est dit dans le roman, c’est qu’il est « bête ».

 

Monique : Si Doris Lessing était une essayiste, elle développerait l’idée que les humains sont fragiles, vulnérables, malfaisants et dangereux, mais que, même si leur marge de manœuvre est étroite, certains d’entre eux sont plus horribles que d’autres. L’auteur est une merveilleuse conteuse mettant en scène une série de personnages plombés par des antécédents familiaux, englués dans des situations inextricables, aveuglés par des idées reçues transmises de génération en génération. Bref, comme nous, ils vivent bousculés, indignés, pressurés. Mais dans cette vision réaliste subsiste une lueur d’espérance dont témoigne la fin du livre. En résumé, les personnages du roman sont sans doute imparfaits mais généreux, dont la principale qualité est une réelle soif d’amour.

 

Mireille a aimé la forme narrative et originale. Pas de coupures, pas de chapitres. Alternance de dialogues et d’action. L’atmosphère des années 60 est bien retranscrite aussi bien en Angleterre que par la suite en Afrique. Elle trouve le personnage de Sylvia attachant et s’attarde sur la relation entre Frances et ses deux fils. Elle relève la tolérance de Julia et de Frances. Le personnage de Rose est horrible. Pour elle, Doris Lessing est plus à l’aise pour peindre les personnages de femmes que les autres. L’auteur tord le coup aux idéologies. Elle rappelle que Doris Lessing a appartenu au Parti communiste et qu’elle l’a quitté par la suite.

 

Betty était dans le gaz, elle a néanmoins apprécié le livre qui n’est pas sans lui rappeler les « Chroniques de San Francisco » d’Amistead Maupin.

 

Claudine H. a aimé le livre et a retrouvé la période qu’elle a vécue. Pour elle Frances n’a pas raté sa vie. Elle est le liant de la famille. Le passage sur l’Afrique lui a beaucoup plu et notamment le personnage de Sylvia. Tout reste d’actualité, notamment la corruption et de détournement des fonds destinés à la population. Peu de choses ont changé par rapport à nos jours. Doris Lessing parle des femmes de façon extraordinaire.

 

Françoise D. a aimé le roman et surtout la seconde partie sur l’Afrique. En ce qui concerne la première partie, pour elle, qui a vécu en Angleterre, la peinture de la société des années 60/70 brossée par l’auteur est trop caricaturale. Les personnages des enfants dans leur façon de se comporter correspondent plus à des universitaires (plus âgés) qu’à des ados.

 

Kléber n’a pas terminé le livre et va essayer d’aller jusqu’au bout. Il se dit gêné par le style et notamment, le manque de coupures. Absence de chapitres et de paragraphes qui nuit à la mise en place des très  nombreux personnages (tous les copains des enfants).

 

Francine est en partie d’accord avec tout ce qui s’est dit. Elle a aimé le livre. Elle ne connaissait pas Doris Lessing. Elle est ravie de l’avoir découverte. Contrairement à certains, le personnage de Frances l’a gênée dans la mesure où elle accepte passivement tous les évènements qui lui tombent dessus. Les copains des enfants qu’elle accueille sans rechigner ou le caractère odieux de son mari, Johnny, dont les apparitions sont régulièrement catastrophiques par ses critiques et ses insultes. Néanmoins on suit facilement de fil de l’histoire. La partie relative à l’Afrique est remarquable. Elle revient sur tous les discours qui ont abusé des générations entières et donné naissance à des enfants traumatisés. Dans le livre, on  le retrouve dans l’absence du père et le laxisme de la mère.

 

Georges est plus nuancé. Il trouve le roman très satyrique et très superficiel. Les personnages sont des archétypes. Tout est trop caricatural. Le personnage de Johnny est un mélange de mai 68 et de parti communiste. Frances, malgré tous les aléas de la vie, réussit professionnellement. Julia représente la noblesse allemande et apparaît comme un personnage de cinéma. Le roman se présente comme une saga romantique au début jusqu’à ce que débute la seconde partie sur l’Afrique qui est beaucoup plus intéressante.

 

Sylvette rebondit sur ce que vient d’évoquer Georges et souligne que l’auteur excelle dans sa description de l’Afrique. Elle précise que cette dernière a vécu là-bas et qu’on la sent très à l’aise pour parler du sujet. Pour elle, le personnage de Frances est très sympathique mais excessif. On la représente comme « superwoman ». Doris Lessing dépeint parfaitement les personnages féminins. Elle a détesté le personnage de Johnny qu’elle juge caricatural et qui, en définitive, a bien vécu en profitant de sa position, laquelle est bien loin de ce qu’il prône. En résumé, elle est pleine d’admiration pour Doris Lessing.

 

La prochaine réunion aura lieu :

Le 26 avril  exceptionnellement à 17 heures chez Francine et Georges

Livre retenu : Un roman de Modiano au choix (de nombreux romans de Modiano à la bibliothèque)

 

La réunion suivante :

Le 16 mai à 15 heures chez Maïté

Livre retenu : L’ombre du vent de Zafon (à la bibliothèque)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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